RSJ-MéDIS

Responsabilité Sociale des Journalistes - Médias Diversité et Sport

Projet ANR-15-CE26-0006_03

L’injonction forte d’intégrer la question de la diversité dans les médias est le résultat de choix sociétaux et stratégiques qui émanent d’ONG, d’instances supranationales (UNESCO, Conseil de l’Europe), d’organismes de régulation (CSA) ou d’entreprises médiatiques. Ceux-ci engagent de manière collective ou individuelle une forme de responsabilité sociale qu’il faut rendre intelligible. Notre étude se concentre sur un objet : le sport, qui est, par construction sociale, le lieu symbolique de concrétisation des idéaux démocratiques et il constitue un lieu de mise en visibilité de la diversité à l’exemple de l’athlétisme que nous avons choisi comme support d’analyse. Mais il est également un terrain où émergent des discriminations (sexe, genre, homophobie, handicap, ethnique) qui contrarient ce modèle. Or, nos divers rencontres, entretiens et échanges avec les journalistes de sport montrent que cette question de la responsabilité sociale des journalistes (RSJ) est de l’ordre d’un impensé qu’il nous faut définir. Alors que l’objet ‘sport’ occupe une place importante dans l’espace social, bien souvent encore les journalistes de sport ont peine à s’imposer comme de réels professionnels de l’information comme « frappé du sceau de l'illégitimité culturelle ». Paradoxalement, on constate une posture assumée du journaliste de sport en tant qu’acteur volontaire, en charge de sa légitimation et de sa préservation, défenseur de ses vertus qu’elles soient éducatives, d’intégration, d’épanouissement, de santé ou encore de lutte contre les discriminations. Cette posture est parfois contredite par les discours des journalistes de sport qui, de manière impensée, conduisent à
stigmatiser les différences au travers de l’expression de lieux communs. Il s’agit alors de s'interroger sur les tenants et aboutissants de la responsabilité sociale (RS), collective et individuelle des journalistes de sport et ainsi de dépasser l'invocation de l'impuissance et/ou la recherche de coupables, pointant du doigt une culpabilité médiatique. En procédant à l’analyse des logiques de fabrication de l’information sportive, l’objectif que nous assignons à cette recherche est de contribuer à définir, avec les acteurs, des modalités innovantes d’une régulation de la profession, en privilégiant l'acte d'assumer ses responsabilités et la recherche de modes novateurs de résolution des crises, postures résolument tournées vers l'avenir. Le sport médiatisé nous permet en effet d’interroger la responsabilité sociale des journalistes et des institutions médiatiques. Il est, pour nous, un laboratoire tout à fait pertinent par la place qu’occupe le spectacle sportif dans les médias et en raison des audiences qu’il génère. Ce projet se décline en trois tâches destinées à faire interagir tout d’abord le cadre communicationnel défini par un espace de normes et de contraintes professionnelles, en y intégrant la question de la diversité. Il s’agit ensuite d’identifier la façon dont ce cadre structure les pratiques. Enfin l’étude de l’acte discursif réalisé doit s’attacher à analyser les productions médiatiques télévisuelles et numériques, donc les effets présupposés et les usages des discours. C’est dans l’interaction de ces trois tâches que se construit l’analyse de la RSJ. Nous ciblerons notre étude au sein de France Télévisions, en raison de ses missions de services public avec comme supports principaux d’analyse les épreuves d’athlétisme des JO de Rio (2016) et les championnats du monde d’athlétisme (2017).

Notre recherche s’appuie sur un socle disciplinaire dominant, celui des Sciences de l’Information et de la Communication dans ses interactions avec les Sciences et Techniques des Activités Physique et Sportive et les sciences du langage sur la base d’une collaboration déjà éprouvée entre, l’UMR PACTE (UMR 5194), le CRAPE (UMR 6051), Praxiling (UMR 5267 CNRS), Geriico (EA 4073) et l’URePSSS (EA 4110).

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